L'énergie solaire est propre, verte, gratuite et inépuisable. Encore plus épatante que le gendre idéal, elle coche toutes les cases pour séduire les particuliers qui souhaitent faire la différence, tant au niveau de leur facturation que d’un point de vue écologique. Pour finir de convaincre les réticents du fond de la pièce, les matériaux utilisés pour les panneaux sont majoritairement recyclables et l’amortissement de l’investissement devient de plus en plus court.
Si la première maison alimentée par l'énergie solaire date de 1973 aux Etats-Unis, seuls 20 000 foyers avaient fait le choix d'équiper leur toiture en 2017 en France. C'est l'Allemagne qui actuellement (et depuis longtemps) est la première puissance photovoltaïque d'Europe, suivie par l'Espagne et l'Italie. La France a longtemps été à la traine dans l'exploitation de cette énergie renouvelable.
Il faut attendre 2019 pour que la demande soit à nouveau à la hausse et que se développe le désir et la volonté d’autoconsommation à l’échelle individuelle. Les confinements successifs et la crise de l’énergie auront fini de décider les ménages à sauter le pas des travaux et emprunter la voie vers une certaine autonomie énergétique.
Un panneau photovoltaïque, comment ça fonctionne ?
Contrairement à un panneau solaire thermique, qui capte la chaleur et pour permettre d’alimenter un chauffage ou un ballon d'eau chaude par exemple, le panneau photovoltaïque transforme l'énergie solaire en électricité et l’injecte dans un circuit, une maison par exemple.
Le fonctionnement est relativement simple :
- Les photons (matière élémentaire qui compose la lumière, mais pas que) envoyés par le Soleil touchent la surface du panneau, qui est en général orienté de sorte à capter le plus de ces particules
- Ils transmettent alors leur énergie aux électrons contenus dans le panneau
- Les électrons ainsi obtenus se déplacent dans lecircuit et produisent de l’électricité en courant continu
- Un onduleur installé dans la maison transforme ce courant continu en courant alternatif afin qu’il puisse en alimenter les équipements, ou être réinjecté sur le réseau en cas de production supérieure aux besoins de consommation
Il est donc nécessaire d’avoir deux compteurs lorsque l’on fait installer des panneaux photovoltaïques : celui de d’habitude, qui enregistre votre consommation, et un autre qui consigne
votre production.
La production électrique de votre installation peut avoir trois desseins : celui de vous alimenter à
l’instant T, en fonction de vos besoins ; celui d’être réinjecté sur le réseau et celui d’être stocké dans une batterie de maison, afin de pouvoir s’en servir plus tard.
L’option de la batterie n’est pas indispensable au bon fonctionnement d’une installation photovoltaïque bien qu’elle permette évidemment de pouvoir stocker l’électricité produite pour l’utiliser à des moments où le panneau ne fonctionne pas (la nuit par exemple) et ainsi assurer
un peu plus l’autonomie de votre logement. Malheureusement ces batteries ont un coût qui demeure élevé et restent actuellement minoritaire dans la configuration des bâtiments dotés de panneaux, même si leur part est en hausse depuis l’année dernière. En 2020, 60% de ces installations ne possédaient pas de batterie.
Et les aides dans tout ça ?
Il existe plusieurs type d'aides possibles, et potentiellement cumulables, pour mener à bien votre projet solaire. Voici les principales :
1. La prime à l’autoconsommation
Le projet de l’État est de favoriser la mise en place d’installations d’énergie solaire, et a donc créé une prime à l’investissement, appelé également prime à l’autoconsommation photovoltaïque. Elle est accessible pour la revente en obligation d'achat et est versée par EDF Obligation d'Achat. Elle est désormais payable en une fois à l'issue de la première année de production. Elle s'établit comme suit :
- Pour 3 kWc : 1050€
- Pour 6 kWc : 1560€
- Pour 9 kWc : 2340€
Quelques conditions préalables sont néanmoins nécessaires afin de pouvoir prétendre à cette aide : faire en sorte que l'installation soit posée sur une toiture (trop facile) selon des critères particuliers ; que l’artisan opérant les travaux soit agréé RGE et enfin qu’elle soit reliée à un compteur communicant ainsi qu’au réseau national Enedis.
2. La TVA à taux réduit
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte facilite l’accès à l’équipement de
production d’énergie verte, notamment grâce à une TVA réduite. Il est pour cela nécessaire que les travaux soient effectués par un artisan certifié RGE (oui encore). Si l’installation en question a une puissance inférieure ou également à 3 kWc, le taux de TVA est réduit à 10%.
Pour les panneaux solaires thermiques et hybrides, la TVA appliquée est à 5,5%.
3. MaPrimRenov’
Lancée en janvier 2020, MaPrimeRénov’ remplace désormais le crédit d’impôt pour la transition énergétique (CITE) et l’aide « Habiter mieux agilité » de l’Anah. Les avantages de cette nouvelle disposition sont multiples : connaître le montant exact de l'aide AVANT les travaux (ça aide effectivement) et le fait qu'elle soit versée directement sur votre compte bancaire à la fin des travaux. Pour bénéficier de MaPrimeRénov', votre profil doit correspondre aux critères suivants : un logement de plus de 15 ans, l'occuper depuis au moins 8 mois dans l'année et effectuer les travaux dans les 2 ans. Attention : MaPrimeRenov' dépend de vos revenus et est versée uniquement pour certains travaux d'amélioration énergétique dont l'installation de panneaux solaires (et d'autres travaux détaillés dans notre article : Quelles aides pour quels travaux ?)
L'aide suivante concerne les panneaux solaires thermiques et non photovoltaïques :
4. L'éco-prêt à taux 0
Il s'agit d'un prêt pouvant s'étendre de 7 000 à 50 000€ accordé par une banque ayant signé une convention avec l'Etat. Celle-ci doit au préalable obtenir un budget précis des travaux à réaliser. Les formulaires sont à télécharger depuis le site du ministère de la Transition Ecologique. A nouveau des restrictions s'appliquent : les travaux sont à réaliser dans votre résidence principale, le logement avoir au moins 2 ans à la date du début des travaux et l'entreprise qui intervient doit être certifiée RGE (décidément). Cette aide concerne les travaux relatifs au chauffage, donc pour une installation de panneaux solaires thermiques ou aérovoltaïques.