Les dernières conclusions du GIEC sont sans appel : le changement climatique s’aggrave à un rythme élevé, partout dans le monde. Le dérèglement climatique est bien là, les conditions extrêmes seront de plus en plus fréquentes. Il y a urgence à réagir face à ces conséquences aujourd’hui irréversibles, causées indéniablement par l’activité humaine.
Tour d’horizon et rapide synthèse pour mieux connaitre et comprendre le GIEC et ses travaux.
Le GIEC, c’est quoi ?
Le GIEC, Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, est l’instance de référence au niveau internationale en matière de changement climatique. Il est né en 1988 de l’initiative de 2 organismes : le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) et l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Actuellement, le GIEC compte 195 pays. Il est ouvert à tous les pays Membres de l’Organisation des Nations Unies et de l’OMM, sur la base d’un financement libre et indépendant pour chaque Etat Membre.
Son objectif ? Evaluer le changement climatique, rien que ça !
Pour cela, le GIEC a pour mission de donner une vision de l’état des connaissances scientifiques sur les changements climatiques, en intégrant les dimensions technique et socio-économique.
Ainsi, il digère des milliers d’études publiées sur le sujet partout dans le monde, pour comprendre les changements climatiques et pour en déterminer les causes, les conséquences à venir, et identifier des solutions pour lutter contre ces changements qui nous affectent.
La légitimité scientifique de ses travaux fait que le GIEC est une ressource essentielle pour les gouvernements afin de mener à bien les politiques nécessaires sur le sujet.
Le saviez-vous ? Le GIEC est Prix Nobel de la paix ! En 2007, le GIEC et Al Gore (ex-Vice-Président des États-Unis), ont été récompensé pour leurs contributions dans ce domaine.
Comment le GIEC est-il organisé ?
Le GIEC est organisé autour de trois groupes de travail :
Le premier est chargé d’étudier les données scientifiques sur l’évolution du climat ;
Le deuxième analyse ses conséquences ;
Et enfin, le troisième porte sur les moyens et mesures pour réduire les effets du changement climatique.
Ces travaux sont menés par des milliers de scientifiques volontaires à travers le monde. Ils y contribuent en tant qu’auteurs, collaborateurs ou encore examinateurs.
L’ensemble de ces travaux est regroupé au sein de Rapport d’évaluation. Le premier a été publié en 1990. C’est sur la base de ces travaux que la Convention Climat de l’ONU fut signée à Rio de Janeiro en 1992. A ce jour, 5 rapports complets ont été délivrés.
Le groupe 1 a publié le 9 août 2021 ses conclusions pour le 6e Rapport d’évaluation, celui-ci étant prévu fin septembre 2022. Il sera complété par les contributions des groupes 2 et 3, qui sont attendus pour février et mars 2022.
A noter qu’une équipe spéciale est dédiée à la comptabilisation des gaz à effet de serre, afin d’en faire les inventaires, d’affiner les méthodes de calcul et de rendre compte des émissions et absorptions à une échelle nationale. Le GIEC publie également des rapports spéciaux dédiés à des thématiques spécifiques.
Retrouvez l’intégralité des rapports du GIEC ici (en anglais).
Focus sur le dernier rapport du groupe de travail 1
Ce rapport est la plus grande mise à jour de l’état des connaissances scientifiques sur le climat et de la compréhension physique du changement climatique.
C’est le travail (énorme) de 234 scientifiques de 66 pays différents. Et le résultat de milliers de commentaires d’experts et de gouvernements, pour en arriver à cette version finale qui référence plus de 14 000 articles scientifiques.
Le réchauffement climatique est une réalité
Et il s’accélère à un rythme encore jamais vu depuis au moins 2000 ans (début de l’ère industrielle). Depuis 1990, les températures ont augmenté d’environ 1.1°C. En cause : l’activité humaine, où l’utilisation des ressources énergétiques pèse lourd.
Ainsi, nous sommes responsables du dérèglement climatique, c’est aussi une réalité.
5 scénarios, liés aux émissions de gaz à effet de serre et leurs impacts, ont été réalisés. Quel que soit le scénario, les températures augmentent jusqu’à 2040, atteignant ou dépassant la barre des 1.5 °C. C’est 10 ans plus tôt que l’estimation du GIEC de 2018 ! Selon les scénarios, sur la période 2081–2100, la hausse est de 1.4 °C à 4.4 °C.
Les conséquences du changement climatique sont nombreuses et déjà irréversibles. Montée du niveau des mers, impact sur l’écosystème marin, fonte de la calotte glaciaire, phénomènes extrêmes de plus en plus fréquents… Dépasser les 1.5°C, c’est s’assurer un avenir imprévisible, et vivre sous la menace de dangers conséquents.
Rappelons l’objectif de l’Accord de Paris de 2015 : limiter le réchauffement climatique en-deçà des +2°C, en visant une hausse à 1.5°C. Il y a urgence donc.
Qu’est-ce qu’on peut faire ?
Selon le co-président du groupe de travail 1, Panmoa Zhai, le constat est clair : « « Stabiliser le climat va nécessiter une réduction forte, rapide, et durable des émissions de gaz à effet de serre, pour atteindre la neutralité carbone ». Sans ses efforts drastiques, limiter le réchauffement climatique autour de 1.5 °C, ou même 2 °C ne sera pas possible.
Pour stopper le réchauffement et stabiliser les températures, une seule solution : réduire à 0 les émissions nettes de gaz à effet de serre. C’est notre devoir d’ici 2050.
Pour cela, le champ d’action est large et nous pouvons agir :
- Développer les énergies renouvelables au détriment des énergies fossiles qui émettent méthane et carbone en quantité abondante ;
- Améliorer l’efficacité énergétique et penser sobriété au quotidien ;
- Limiter les transports de marchandises (consommer local !) ;
- Opter pour une consommation durable et raisonnée : alimentation, transport etc.
Les solutions miracles n’existent pas. Alors chaque geste compte.
Le GIEC a tiré la sonnette d’alarme. En espérant qu’elle soit entendue par les dirigeants qui se réuniront lors de la COP26 en novembre prochain à Glasgow, pour arriver à un accord à la hauteur de l’urgence.