En 2021, 191,2 TWh d'électricité ont été consommées par les acteurs suivants : le parc résidentiel pour 37,6% de ce total, et l'industrie à hauteur de 16,1%. Ces pôles représentent à eux deux plus de la moitié de la consommation électrique du pays. (Source bilan électrique RTE)
Chez Mint Énergie, il est possible de souscrire un contrat d’électricité que l’on soit un particulier, un professionnel ou une entreprise. Si la finalité reste identique – à savoir être alimenté en électricité durable - les modalités de souscription et de définition des contrats ne sont pas exactement les mêmes pour chacun de ces trois cas de figures.
Les durées, les modes de calcul pour établir le tarif juste ou encore la construction de l’offre sont autant d’éléments qui se définissent en fonction des profils pour lesquels un contrat d’électricité est proposé.
Analysons ensemble les principales différences entre ces trois publics pour comprendre comment est définie chaque type d’offres et ce qui les compose.
Quels éléments définissent les contrats d’électricité à destination des particuliers ?
Les offres d'électricité du secteur résidentiel sont encadrées par le Tarif Réglementé de Vente (TRV). Celui-ci est défini par les pouvoirs publics. Seul le fournisseur historique, EDF, est habilité à proposer une offre au TRV, alors appelé Tarif Bleu. Néanmoins, par rapport à ce prix officiel qui sert de repère, les fournisseurs d’énergie établissent des offres d’électricité à prix fixe ou indexé audit TRVE. Les taxes sont, quant à elles, répercutées de manière uniforme, quelle que soit l’offre. C’est ensuite au consommateur de choisir la proposition qu’il juge la plus intéressante en fonction de son profil de consommation. Tous ces contrats sont sans engagement pour le client : il est possible d’en changer sans frais. Il existe deux principales options tarifaires : l’option de base, où le tarif ne varie pas, et l’option HP/HC avec deux prix différents organisés en fonction des heures de la journées et déterminées par Enedis, le gestionnaire du réseau électrique. La quasi-totalité des compteurs résidentiels a une puissance inférieure ou égale à 36 kVA. Ce segment est appelé C5.
Quels éléments définissent les contrats d’électricité à destination des professionnels ?
Les professionnels - terme qui englobe surtout les Très Petites Entreprises (TPE) et certaines Petites et Moyennes Entreprises (PME) - sont en général des petits commerces, des professions libérales ou des activités tertiaires, et sont majoritairement assimilés au profil résidentiel. En effet, un cabinet d’avocat ou de médecin généraliste, un luthier ou encore une librairie, n’ont pas besoin d’énormément plus d’électricité qu’un foyer pour exercer leur activité. Ils sont appelés dans le jargon, les C5 pro.
Plus factuellement, sont considérés comme TPE au regard de la Loi – et de manière plus étendue comme professionnels dans la manière qu’ont les fournisseurs de catégoriser leurs clients - les consommateurs finaux non résidentiels qui n’emploient pas plus de 9 personnes, dont le résultat annuel de dépasse pas 2 millions d’euros.
Les offres C5 pro sont soit au TRV pro (chez le fournisseur historique), soit construites par rapport à la base de ce TRV pro - lui aussi édicté par les pouvoirs publics. Une fois encore, c’est le consommateur qui souscrit à l’offre qui lui convient le mieux, sachant qu’à la différence des contrats résidentiels, l’offre en question peut être avec ou sans engagement. De la même manière que pour les particuliers, les tarifs peuvent être fixes ou indexés ; l’engagement étant indépendant des tarifs (on peut par exemple être engagé ou non sur une offre à prix fixe, comme sur une offre indexée). Bien entendu, les taxes sont toujours là, répercutées d’une offre à l’autre, à l’euro près. Il s’agit donc d’une variante des contrats résidentiels.
Quels éléments définissent les contrats d’électricité à destination des entreprises ?
Contrairement aux deux précédentes catégories, les contrats pour les entreprises sont établis au cas par cas. Les configurations des structures à alimenter sont à ce point disparates qu’il est nécessaire que ce soit l’offre qui se construise autour du profil de consommation, plutôt que l’inverse.
Nous avons vu les profils C5 professionnels et résidentiels. Ce segment correspond aux puissances les plus faibles : 36 kVA et moins. On compte 5 segments en tout. Plus le nom du segment est petit, plus la puissance est grande (oui bon, c’est comme ça). Nous pouvons synthétiser la situation grâce au tableau suivant :
Il n’existe pas de grille tarifaire générique ou de Tarif Réglementé de Vente pour le secteur des entreprises.
Sauf que… depuis avril 2024 a été réinstauré l’ancien tarif jaune (si, si, ça existe promis) qui est un Tarif Réglementé de Vente pour les C4, dans certains cas (vous aimez ? C’est Français). Un compteur appartient au segment C4 si sa puissance est comprise entre 37 et 250 kVA. Il est nécessaire pour pouvoir prétendre au nouveau TRV C4 de remplir toutes les conditions évoquées plus haut qui concernent les TPE (moins de 10 salariés, moins de 2 millions de CA sur une année). Dans certains secteurs en effet, il est possible qu’une TPE ait besoin d’une grande capacité électrique afin de pouvoir pratiquer son activité (souffleur de verre, boulangerie, etc.) Pour protéger ces consommateurs qui sont des petites structures, l’Etat a élargi le TRV à ce segment, alors qu’il n’existe jusqu’à récemment que pour les compteurs C5.
Pour les autres, les C4 de plus de 10 salariés (ou de plus de 2 millions de CA) et jusqu’aux C1 (les industries notamment), il n’existe plus de Tarif Réglementé (oui parce qu’avant il y avait le tarif vert – j’arrête avant de faire un arc-en-ciel).
Comment calculer le devis d’une offre d’électricité pour une entreprise ?
Pour fixer un prix d’offre d’électricité à l’attention de ces entreprises, il faut donc étudier leur cas particulier. Une myriade d’éléments est alors à prendre en ligne de compte. La composante essentielle reste celle de la consommation, car ces entreprises sont énergivores, et il faut savoir à quoi s’attendre pour établir un devis le plus juste et le plus pertinent possible. Il existe pour ces segments jusqu’à 5 tarifs différents (appelés cadrans) le tout pour un même compteur : HP/HC haute et basse saison et une pointe. Les tarifs varient non seulement entre les heures de la journée, mais également entre les saisons.
Pour arriver à ce devis, il est indispensable d’étudier la courbe de charge du site sur plusieurs années. Une courbe de charge, c’est le découpage très fin d’une consommation jour par jour, par tranche de dix minutes. Présenté sous forme de graphique pour plus de lisibilité, et cela permet au fournisseur de calculer une proposition chiffrée en accord avec les spécificités du lieu.
Exemple de courbe de charge au pas horaire sur une année
Puisque tout se fait sur les marchés et que ceux-ci évoluent constamment depuis la crise de l’énergie, un devis n’est en général valable que pour une journée. Si des modifications sont à apporter sur un des composants du devis, il faut généralement le rechiffrer pour qu’il corresponde à la réalité immédiate. C’est un travail de précision ! Lorsque l’accord est trouvé, le fournisseur achète à l’avance toute l’électricité dont aura besoin l’entreprise sur la période, pour être sûre de couvrir ses besoins.
Pour une entreprise qui n’a pas encore de courbe de charge, la consommation est alors estimée par rapport au secteur d’activité et aux projections de consommation. Les tarifs de son devis seront sans doute un peu plus élevés car ils comprendront une notion de risque non négligeable. En effet, si la consommation d’un parc client est supérieur dans les faits à ce qui a été prévu en achetant à l’avance, et que le prix sur les marchés est élevé le jour où la consommation effective dépasse la prévisionnelle, il devra forcément être répercuté.
D’autres paramètres interviennent dans la fixation du prix, comme la prise de risque, l’éligibilité à l’ARENH, les CEE, etc. mais c’est une autre histoire.
La construction du tarif d’un contrat d’électricité est le résultat de calculs précis et d’une multitude d’éléments qu’on ne soupçonne absolument pas et qui varient en fonction du compteur qui doit être alimenter. Le pricing BtoB (le fait d’établir une offre d’une entreprise pour une autre entreprise) est une science où intervient une certaine dose de flair et d’intuition.