Votre tante a reçu pour Noël un vélo électrique, vous en profiter pour la taquiner, elle et ses aptitudes sportives, mais vous vous demandez intérieurement si cela pourrait vous correspondre à vous aussi ? C’est vrai quoi, vous voudriez bien vous déplacer en polluant moins, mais vous n’aimez pas transpirer, et puis votre travail est un peu loin de votre domicile…
Réflexion faite, le vélo électrique pourrait s’avérer être une bonne option, encore faut-il qu’il soit une véritable solution écologique.
Le coût environnemental du vélo à assistance électrique (VAE)
L’argument a souvent été énoncé : le vélo électrique est plus polluant que le vélo musculaire. Soit.
Mais il a été démontré à plusieurs reprises, et c’est maintenant un fait acquis, que cette pollution supplémentaire était finalement plutôt anecdotique. En effet, 95% de l’empreinte carbone du VAE est lié à la manufacture du vélo lui-même. Aussi, la différence des émissions de CO2 produite lors de la fabrication d’un VAE par rapport à un vélo musculaire est de 65kg.* (165kg contre 100kg en moyenne). C’est certes davantage, mais dans le même temps le coût de fabrication d’une berline électrique est de 8,5 tonnes. C’est pas la même limonade Michel.
La problématique des composants de batterie du VAE
De nombreuses générations et technologies de batteries de véhicules se sont succédées pour répondre à des besoins en continuelle évolution. Actuellement, ce sont les batteries lithium-ion qui ont le vent en poupe. En termes de performances, elles se chargent plus rapidement, durent plus longtemps, sont plus légères et permettent d’éviter les autodécharges que leurs prédécesseuses. Au niveau de leur fin de vie, des progrès ont été faits pour que celles-ci soient totalement recyclables. A titre indicatif, 40gr de lithium sont nécessaires pour fabriquer une batterie de 500Wh.
Les batteries Lithium-ion NCM font actuellement partie des plus performantes sur le marché. Elles sont néanmoins constituées en autres de cobalt, minerai sujet à de nombreux débats, notamment éthiques, concernant ses moyens d’extraction. 80% du cobalt extrait dans le monde est utilisé pour la fabrication des batteries lithium ion. Plus de 60% de la République Démocratique du Congo.
L’essor de toutes les déclinaisons de véhicules électriques proposées engendre depuis plusieurs années une ruée sur ce matériau et donc de nombreuses conséquences néfastes sur place. D’un point de vue écologique, on parle d’émission de particules toxiques lors de l’extraction ainsi que de déforestation. Au niveau social, ce sont les maigres retombées économiques pour les populations locales par rapport aux profits gigantesques des grosses entités donneuses d’ordres qui posent question. La plupart des mines en RDC sont des exploitations artisanales. Il est donc indispensable de faire en sorte que les travailleurs exploitant ces sites voient leurs conditions de travail et de sécurité garanties par les entreprises qui leur sous-traitent l’extraction. Depuis 2020 existe une organisation appelée Alliance du Cobalt Equitable, qui rassemble des acteurs de la chaine de production du minerai afin d’accélérer et de pérenniser des conditions de travail et de vie décentes pour les ouvriers mineurs.
Ce travail est à opérer de manière globale, pour que quelque soit le matériau à fournir, les populations ouvrières qui l’exploitent ne le soient pas elles-mêmes par nos sociétés occidentales.
Le vélo électrique au quotidien
Le vélo électrique s’avérer être un bon compromis pour allier volonté écologique (et sportive) avec une réalité faite de paresse et da facilité. Si l’on estime l’espérance de vie d’un VAE à 8 ans, à raison de 2400km/an, la différence de pollution entre un vélo musculaire et un VAE est de l’ordre du détail
5g de CO2 /km pour un vélo mécanique
16g de CO2 /km pour un vélo électrique
Le vélo électrique est une solution pour les personnes avec enfants, celles qui résident en ville où la circulation est particulièrement dense, et celles qui, plus largement, ont besoin d’un coup de pouce au démarrage pour sauter le pas du déplacement vert.
Pour aller plus loin, voici un outil pour calculer son empreinte carbone dans sa vie de tous les jours.
*Si vous souhaitez vous documenter sur le sujet (et que vous lisez l’anglais), Trek, un fabricant majeur de vélos, a rédigé un rapport détaillé consultable ici.