Une bonne isolation thermique de son logement est la clef pour y vivre sainement et sereinement. Une habitation bien isolée thermiquement permet une qualité de vie certaine, ainsi qu’une facture d’énergie au coût maitrisé.
L’isolation passe avant tout par la chasse aux déperditions thermiques, qui entrainent surconsommations et perte de confort.
Qu’est-ce qu’une déperdition thermique ?
Une déperdition thermique est une perte de chaleur que subit l’intérieur d’un logement par rapport à l’air du dehors. Elles sont bien souvent dues à une mauvaise isolation. Une déperdition thermique peut être généré par le toit, les murs, les fenêtres, le sol ou encore les ponts thermiques.
Quelle est la définition d’un pont thermique ?
Un pont thermique est un défaut d’isolation qui a pour conséquence une baisse de la résistance thermique. En effet, comme la physique nous l’enseigne au travers des règles du transfert thermique, quand deux entités de températures différentes coexistent, la plus chaude se déplace vers la plus froide car l’air chaud est plus léger que l’air froid. Aussi la chaleur contenue dans une habitation s’échappe vers l’extérieur en hiver ; et la chaleur présente à l’extérieur s’infiltre dans l’habitation restée fraiche en été, rendant son atmosphère suffocante. Cette sensation est évidente lorsque l’on sent un courant d’air ou une différence de température rien qu’en passant la main devant l’élément soupçonné être un pont thermique.
Où se situent les déperditions thermiques dans mon logement ?
Selon l’Ademe, les déperditions thermiques peuvent intervenir à plusieurs endroits dans un logement. La plus grosse perte possible intervient au niveau du toit jusqu’à 30% ; puis viennent les murs et les huisseries pour 10 à 20% et même le plancher entre 7 à 10%.
crédit photo : Ademe
Comment se fait-il que certains logements soient si mal isolés ?
Figurez-vous que la merveilleuse époque où attacher sa ceinture c’était pour les faibles et que fumer des gitanes maïs dans une pièce fermée en famille au petit déjeuner y’avait que ça de vrai, bref du temps des boomers, il n’existait tout simplement pas de réglementation concernant l’isolation thermique des logements. Quand on sait que plus de la moitié des maisons construites en France datent d’avant 1974, les calculs sont pas bons, mais le constat est bien là.
Le chantier pour réhabiliter l’isolation du parc immobilier française est donc d’envergure : 20% des ménages en maisons individuelles ont effectué au moins une action de rénovation en 2019 (chiffre MTE). Ce chiffre s’explique notamment par les aides proposées par l’Anah (Agence Nationale de l’Habitat).
Quel est l’intérêt de faire isoler son logement ?
Faire en sorte de bien isoler son logement comporte de nombreux avantages :
- Réaliser plus d’économies : en effet, sans déperdition de chaleur, plus besoin de mettre les radiateurs à fond. En finalité c’est votre facture de chauffage qui baisse.
- Vivre dans plus de confort : isoler son logement c’est aussi améliorer la qualité de l’air, stabiliser une température homogène et des murs accueillants.
- Donner plus de valeur à son bien : que ce soit pour la vente ou la location, puisque le Diagnostic de Performances Energétiques (DPE) est un document obligatoire. Mieux votre bien sera classé, plus il aura de la valeur sur le marché de l’immobilier.
- Moins avoir à entretenir dans la durée : avec une bonne isolation et circulation de l’air dans votre habitation, la condensation n’a pas sa place et ne dégrade pas les peintures par exemple. Ouf, pas besoin de subir la sortie Leroy Merlin ou Casto samedi prochain.
En tant que locataire puis-je faire isoler mon logement ?
En tant que locataire, vous n’allez normalement pas de votre propre chef intenter des travaux très coûteux pour refaire la toiture du logement que vous occupez, ou sinon vous êtes très généreux·se et impliqué·e (auquel cas, mon anniversaire c’est le 9 avril). Blague à part, il vous est légalement tout à fait possible d’entreprendre des travaux de rénovations énergétiques sans l’accord du propriétaire, tout en le prévenant tout de même par courrier. Essayez néanmoins de voir avec votre bailleur ce qu’il est envisageable d’effectuer pour vous rendre la vie plus agréable et valoriser son logement dans le temps.
Ainsi le locataire est en mesure de réaliser les travaux suivants, à sa charge, si le cœur lui en dit :
(Source Service Public)
Il est néanmoins nécessaire que les réfections soient conduites sérieusement, et vous ne pourrez pas réclamer les éventuels intérêts des frais que vous aurez engagés.
Sachez enfin que depuis le 1er janvier 2023, pour être considéré comme décent, un logement ne peut pas avoir une consommation énergétique qui dépasse 450kWh/m2. Si vous occupez actuellement un logement dépassant ce critère (donc de catégorie G), votre propriétaire ne peut légalement pas augmenter votre loyer.
Peut-on isoler son logement sans faire de travaux ?
S’il ne vous est pas possible d’effectuer des travaux d’amélioration énergétique, des solutions pour au moins améliorer votre sensation de confort dans votre logement restent envisageables.
Pour les murs, disposez des meubles de type bibliothèque, afin de créer une couche d’isolation supplémentaire. (Si vous ne savez pas quels livres mettre dedans pour la remplir, contactez-moi en commentaire).
Si vous constatez un courant d’air au niveau des fenêtres, envisagez de repasser sur les joints pour supprimer cette sensation désagréable. Il est par ailleurs possible d’installer des rideaux épais qui gardent la chaleur en hiver et la retienne à l’extérieur en été.
Pour le sol, installez un ou plusieurs tapis pour éviter la sensation de froid, surtout sur du carrelage. Ça peut paraitre évident, mais j’essaie d’aider, restez courtois.
Pour une meilleure diffusion de la chaleur, optez pour des panneaux en aluminium (finalement il faudra quand même se déplacer dans un magasin de bricolage). En plaçant un réflecteur entre votre radiateur et le mur qui le soutient, vous faites en sorte que la chaleur soit diffusée uniquement vers la pièce, et non plus vers le mur.
Pour les portes, les bons vieux boudins en forme de teckels (oui, on n’a pas tous eu la même enfance), ou des réglettes plus discrètes, limitent encore une fois les courants d’air.
Pensez enfin à la circulation de l’air : aérer 5 à 10 par jour (sauf s’il pleut des cordes ou qu’il fait -20°C) suffit à renouveler l’air sans que votre pièce ne perde sa chaleur. La ventilation est indispensable pour évacuer l’humidité et les polluants et participe à une habitation saine.
De quelles aides peut-on bénéficier pour rénover et isoler son logement ?
La loi Climat et Résilience du 22 août 2021 acte la volonté de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, et ainsi l’indispensable chantier à entreprendre concernant la rénovation du parc immobilier français déjà existant. Le DPE devient entre autres de plus en plus excluant : il deviendra impossible de louer des logements classés G en 2025, F en en 2028 et E en 2034. Il est grand temps de s’organiser et de retaper tout ça. Le point positif, c’est que de nombreuses subventions existent.
Comme l’aurait dit Prévert si son inventaire s’était concentré autour des aides dispensées par l’Etat pour la rénovation énergétique : ma prime rénov’ (sérénité), prime coup de pouce chauffage, CEE standard, aide de la caisse de retraite ou de la CAF, crédit d’impôt, éco-prêt à taux zéro "et quelques ratons laveurs". Il est intéressant de savoir que certaines de ces aides peuvent se cumuler. Retrouvez ici, toutes les infos en fonction de votre situation.