Les discours ça va bien deux minutes, mais il est (plus que) temps d’agir. Le réchauffement climatique a déjà commencé son œuvre et il est déjà devenu indispensable de repenser nos modes de production et de consommation d’énergies. Les évolutions et les progrès techniques de ces dernières années sont remarquables. Les énergies renouvelables se développent comme jamais auparavant pour tenter d’atteindre des objectifs de réduction carbone qu’il n’est plus possible de repousser. Dès lors le ralentissement des énergies fossiles, telles que le charbon ou le fioul, notamment à l’échelle de l’Europe est plutôt encouragent. L’éolien terrestre et marin et le solaire progressent singulièrement. Mais en parallèle de cette croissance, des voix s’élèvent pour souligner la pollution entrainée par ces moyens de production d’énergie renouvelable. Alors, qui a raison ? Les panneaux solaires photovoltaïques sont-ils écologiques ou a contrario polluants ?
Pour répondre à ces questions, il est essentiel d’analyser les différents étapes de leur cycle de vie, de la construction à leur recyclage, en passant bien sûr, par leur utilisation.
La fabrication des panneaux solaires : un départ polluant ?
Quand on parle d’énergie solaire, on veut dire que le soleil crée de l’énergie à partir de sa chaleur et de son rayonnement. Il est néanmoins nécessaire que nous l’aidions un peu pour transformer cette énergie brute en énergie utilisable, grâce à des panneaux. Et comme tout, construire un objet, surtout à grande échelle, entraîne toujours des conséquences notables en termes de pollution. De fait, le coût écologique de notre panneau solaire n’est pas neutre. Le silicium, qui constitue le matériau principal de sa fabrication, est un élément naturel présent en abondance sur Terre. Son traitement pour le transformer a cependant une empreinte carbone, mais qui n’est en rien comparable à la combustion des énergies fossiles.
Il n’y a pas que du silicium dans un panneau solaire : tedlar, polymères, verre trempé, métaux type acier ou aluminium…
Stop aux fausses idées : il n’y a pas de terres rares qui entrent dans la composition d’un panneau solaire, contrairement aux tablettes et autres smartphones qui permettent de lire cet article.
L’utilisation d’un panneau solaire : un retard à rattraper ?
Il a été estimé que le coût de fabrication d’un panneau solaire était d’environ 2500 kWh par kWc installé. La bonne nouvelle, c’est que le panneau solaire lui-même a la capacité de produire de l’électricité (c’est même un petit peu ce qu’on lui demande) et qu’ainsi il peut ‘‘rembourser’’ qui lui aura été allouée pour le fabriquer. On estime entre deux et trois ans la période qu’il faut à un panneau solaire pour produire l’énergie qui lui aura fallu pour le créer. Et pour rappel, la durée de vie d’un panneau photovoltaïque est actuellement située entre 20 et 30 ans. Même si passé 20 ans, la rentabilité baisse légèrement (environ 15%), l’installation continue à produire tranquillement et reste vertueuse pour l’environnement. Une étude suisse montre que l’espérance de vie d’un panneau peut atteindre 40 ans.
La fin de vie d’un panneau solaire : l’impossible recyclage ?
On l’a vu plus haut, ce qui pollue le plus dans un panneau solaire, c’est sa fabrication ; bien qu’elle soit finalement à relativiser par rapport aux discours de ses détracteurs. Pour sa fin de vie, c’est pareil, on fait la chasse aux idées reçues !
Avant toute chose, détrompez-vous : il est tout à fait possible de recycler un panneau solaire (tout comme les éoliennes d’ailleurs). En effet, les processus de gestion des déchets de ce type ont considérablement évolué, à mesure que le développement des installation a progressé. Pourrait-on parler d’un cercle vertueux ?
Quasiment tous les composants des panneaux solaires se recyclent. Par ailleurs, des programmes de recyclage existent pour minimiser leur impact environnemental. Les nouveaux panneaux solaires sont de plus en plus performants et recyclables, d’où qu’ils viennent. Actuellement, on parle d’une moyenne placée entre 95 et 99%. Cela laisse une marge de progression, mais la situation présente est encourageante. Et étant donné leur espérance de vie, on peut se dire que dans 20 ans, on saura tout gérer, si vous voulez prendre part à la révolution solaire en produisant directement depuis chez vous.
Même si le solaire n’a pas la plus petite des empreintes carbone des énergies renouvelables avec 40gr de CO2 par kWh produit (contre 6gr pour l’hydraulique), il reste une énergie d’avenir. Ne serait-ce qu’au niveau individuel, autoconsommer l’électricité produite depuis son toit, c’est l’assurance de moins dépendre du réseau électrique global et moins faire appel aux centrales fossiles sur le long terme.