Utiliser un vélo pour aller travailler, cela ne date pas d’hier. Cette pratique existe depuis plus d’un siècle. C’est le développement de la voiture et l’allongement de la distance entre le domicile et le lieu de travail depuis les années 1960 qui ont fortement réduit le nombre de cyclistes sur les routes. Depuis, les questionnements sur l’impact de nos usages polluants individuels et les réflexions sur une meilleure qualité de vie nous incitent à renfourcher nos bicyclettes.
Vive la mobilité douce
La part du vélo dans les déplacements en France ne représente actuellement que 2,7%. On peut néanmoins noter que l’enthousiasme autour de ce moyen de locomotion augmente, et que ce chiffre relativement bas est à interpréter différemment, selon notre mode de vie, urbain ou rural.
Le vélo est considéré à la fois comme une mobilité douce – durable et active, par opposition aux modes de déplacements motorisés.
La mobilité douce désigne un déplacement non motorisé qui englobe la mobilité durable (celle qui est respectueuse pour l’environnement) et la mobilité active (celle qui implique un dépense énergétique physique).
Bien que la progression du vélo ait été présente avant le Covid, même si très lente et plutôt concentrée dans les agglomérations, le Monde d’Après la pandémie nous aura au moins servi à accélérer cette pratique et la considérer comme un moyen de transport durable et non plus uniquement comme une activité familiale occasionnelle.
Mais, la voiture reste le moyen de locomotion le plus utilisé, et ce, même pour les trajets dits courts (moins de 5km), de quoi rassurer les boomers. Pourtant, 32% des ménages possèdent au moins un vélo adulte en 2019. A nous d’inverser la tendance et sortir du garage nos biclous pour s’en servir !
Le plan vélo & mobilités actives
Le plan gouvernemental vélo et mobilités actives a été inauguré en 2018. Il a permis, avec les confinements et notre besoin de respirer un peu, l’accélération encourageante de la petite reine. En effet, depuis la sortie du Covid de 2020, le coup de pouce a fait réparer 620 000 vélos. On observe sur les pistes cyclables en général une progression de 29% en termes de fréquentation. D’ailleurs, ce sont 12 292km d’aménagement cyclables qui ont été créés depuis 2017.
Les ventes de vélos neufs se portent très bien, puisqu'en 2021, ce sont presque 3 millions de vélos, dont 1/4 électriques, qui ont été vendus sur le territoire. Il s'agirait de ne pas les laisser trop dormir au garage.
Le but du gouvernement est simple : passer de 3% à 9% d’utilisation d’ici 2024. C’est ambitieux mais certaines métropoles à l’instar de Bordeaux avec 11,8%, Grenoble avec 15,2% et surtout Strasbourg avec 16% ouvrent la voie. N’allez pas me dire qu’il fait trop froid pour sortir pédaler ! Il suffit de bien s’équiper.
Des réalités contradictoires
La distance moyenne actuelle du trajet domicile-travail est de 13,3km. Ce chiffre est en augmentation depuis la fin des années 1960. Cette évolution est due à la création de quartiers nouveaux, en général pavillonnaires, en périphérie des villes. Cet étalement urbain par rapport aux noyaux historiques couplé aux constructions de centres commerciaux dans ces mêmes zones périphériques ne facilitent pas vraiment le développement du deux roues mécaniques comme moyen de locomotion principal. Le vélo a certes un succès d’estime mais il est nécessaire que les infrastructures en construction et en expansion touchent aussi les paysages suburbains les plus larges pour créer un véritable changement de système, ne serait-ce que dans les mentalités.
Les spécificités de l’usage du vélo comme moyen de transport
Il reste indéniable que le vélo se pratique pour l’instant majoritairement en ville et davantage par certaines catégories de la population. Plus les usagers sont diplômés, plus ils utilisent le vélo régulièrement. Ce sont donc en général les cadres et les professions intermédiaires qui promeuvent ce type de déplacements doux ; les hommes plus que les femmes, qui préfèrent marcher ; les personnes seules plus que les familles avec enfants, qu’il faut déposer le matin à la crèche. Les employés et les ouvriers auront davantage tendance à utiliser la marche à pied, lorsque la voiture n’est pas une option, tout simplement dans un souci de coûts. Le vélo c’est sympa, mais ça reste toujours plus cher que deux jambes et une paire de chaussures.
Et l’écologie dans tout ça ?
Un des moteurs, sans mauvais jeu de mots, du nouvel essor de la bicyclette réside dans son impact environnemental. A l’heure des rapport du GIEC et à de l’aller-retour en Falcon du président pour assister à un match de foot dans un stade ouvert climatisé au milieu du désert, il est important de réfléchir à nos modes de consommation et à l’empreinte énergétique de nos habitudes, pour les adapter si besoin vers un idéal plus vertueux.
Empreinte carbone : indicateur qui sert à mesurer l’impact des émissions de gaz à effet de serre (GES) d’une activité sur l’environnement
Source image : vivons vélo
Chiffres : INSEE à travers différentes études menées entre 2018 et 2022.