Les énergies renouvelables (EnR), c’est super. En plus, ça marche.
La preuve : au Portugal en 2024, 71% de l’électricité a été produite grâce à ces énergies vertes. Résultat d’une politique énergétique volontaire et efficace.
Ce changement de paradigme se confronte à une particularité propre aux EnR : l’intermittence.
En effet, les énergies renouvelables sont capables de produire exactement la même électricité que les énergies fossiles. Elles sont néanmoins soumises aux conditions naturelles. L’énergie photovoltaïque ne produit rien lorsqu’il fait nuit, l’énergie éolienne lorsqu’il n’y a pas de vent, etc. C’est une évidence. A contrario, les énergies renouvelables peuvent produire à un instant précis davantage que le besoin de soutirage.
Aussi, la solution semble toute trouvée : il faut stocker les productions de ces énergies.
Mais est-ce seulement possible de stocker l’électricité ? Et si oui, comment stocker l’électricité ?
La problématique du stockage est inhérente à la question des énergies renouvelables.
Le nucléaire et les énergies fossiles comme le gaz, sont considérés comme pilotables. Cela veut dire que l’on peut choisir quand on a besoin de s’en servir. L’électricité issue de l’éolien ou du solaire retourne cette situation. C’est à nous d’adapter nos usages aux pics de production pour ne pas gâcher. Pas toujours facile.
Aussi, à midi en plein été, les prix de l’électricité sur les marchés sont souvent négatifs, parce que la production est plus importante que la demande.
L’idéal serait donc de pouvoir stocker l’électricité produite grâce au renouvelable. Le développement naturel et indispensable de ces énergies dans le mix énergétique final soulève des préoccupations inédites.
Le stockage, c’est d’ailleurs un argument phare des détracteurs des EnR. Actuellement, nous restons effectivement dépourvus de solution durable. Ce n’est pas une raison cependant, pour limiter leur déploiement.
Saviez-vous qu’il existe déjà une énergie renouvelable qui se stocke ? Il s’agit de l’énergie hydraulique. Alors, quand on parle de stockage, on va un peu loin, mais l’idée est vraiment là. Les STEP (Stations de Transfert d’Energie par Pompage) sont conçues de telle manière à pouvoir répondre à une demande ponctuelle à un moment précis.
Mais cela ne suffit pas à répondre à touts nos besoins en électricité qui ne font que s’accentuer.
Quelles sont les solutions pour stocker l’électricité ?
Sans parler de stockage, l’interconnexion est une première piste viable pour ne pas gâcher l’énergie produite grâce au renouvelable. Le fait d’intensifier les connexions avec nos voisins européens crée une véritable énergie communautaire. Chaque pays peut ainsi assurer l’équilibre de son voisin et combler un manque de production ponctuel. Éviter d’allumer une centrale fossile en utilisant un surplus de production éolienne est un procédé vertueux.
Pour se concentrer sur le stockage de l’électricité, il existe actuellement deux pistes majeures.
La première vous est forcément familière : la batterie. Il existe déjà des batteries pour les logements individuels qui fonctionnent avec des installations photovoltaïques. Celles-ci permettent donc de consommer le soir ce que nos panneaux ont produit la journée. Cette solution est coûteuse, mais des progrès sont réalisés tous les jours pour compléter l’offre.
A grande échelle, cette solution induit plusieurs contraintes logistiques. Tout d’abord, l’implantation de ces éléments de stockage dans des endroits stratégiques, autour d’axes consommateurs d’énergie, mais dans des endroits assez vastes pour accueillir ces structures. Le coût ensuite. Nous l’évoquions pour les ménages, mais plus les batteries sont grosses, plus leur coût est important. Ces batteries ne garantissent d’ailleurs pas de stockage sur le long terme. Il nous est pour l’heure impossible d’utiliser en hiver une électricité produite en été par exemple. Aussi, le coût d’investissement n’est à l’heure actuel pas encore assez intéressant pour déployer cette solution telle quelle sur un grand territoire.
Une autre piste pour stocker l’électricité est envisageable. Pour pallier cet enjeu de l’intersaisonnalité, l’hydrogène peut incarner selon certains, une voie prometteuse.
Il est possible de produire de l’hydrogène par électrolyse de l’eau lorsque trop d’énergie est produite à un instant T, et de la stocker, même pendant longtemps. Cet hydrogène peut devenir à nouveau de l’électricité grâce à une pile à combustible. Mais d’après d’autres recherches sur le sujet, cette retransformation ferait perdre près de 60% de l’énergie initiale en route. Rien de concluant finalement.
Ce qui est évident, c’est les recherches qui doivent être menées dans le sujet. La France compte à son échelle investir 9 milliards d’euros d’ici 2030. L’Union Européenne devra elle aussi prendre le train en marche rapidement, afin de ne pas devoir dépendre d’une autre puissance mondiale sur le long terme et assurer sa souveraineté énergétique face à des mastodontes tels que la Chine ou les Etats-Unis.